Dans la prise de parole en public, il est essentiel de travailler le temps et le regard. Pour ce faire, nous allons utiliser l’aspect sensoriel. Cela consiste en une approche plus corporelle qu’intellectuelle. En ce rapprochant du corps et par conséquent en s’éloignant de notre mental, nous amenons ainsi une meilleure gestion du trac.
EXERCICE : L’APPUI PAR LE REGARD ET LES SÉQUENCES
Pour cet exercice, je vous invite à prendre un livre ou un texte de votre choix. Essayez de choisir un passage ou un texte narratif (sans dialogue pour éviter l’interprétation).
Nous travaillerons donc la sensation et l’appui.
Pour ce faire, si vous êtes seul(e), je vous invite à vous placer devant votre miroir. Si vous êtes en duo, placez vous devant votre binôme, l’un en face de l’autre. Les pieds bien ancrés au sol, bien assis sur vos esquissons, la poitrine dégagée, les épaules relâchée, bien dans votre verticalité.
L’un lit, l’autre (partenaire ou miroir) reçoit.
Maintenant, il va s’agir de découper chacun de ses gestes et d’y être présent à chaque instant.
- Dans un premier temps, ressentez votre assise et votre verticalité sur votre siège. Tenez votre livre à mi-hauteur devant vous. Votre bras n’est pas crispé mais tonique.
2. Ouvrez le livre. En silence, prenez connaissance du texte. Refermez le livre. Accrochez le regard de votre interlocuteur ou imaginez-le dans votre miroir.
3. «Donnez-lui» la phrase.
4. Prenez le temps de vérifier que la personne devant vous a bien reçu le message que vous venez de lui transmettre.
5. Quittez le regard de votre binôme (réel ou imaginaire).
Puis, recommencer ainsi de suite.
Le but de cet exercice permet d’être pleinement présent à ce que vous faites et d’utiliser votre appui (dans ce cas, l’appui est le regard, le temps et le corps) comme support. Ainsi vos tensions sont remises dans vos appuis et ce que vous souhaitez transmettre.
Pour ceci restez conscient de chaque geste. Chaque étape étant exécutée avec précision et attention. Surtout, à chaque instant, laissez-vous porter par votre souffle. Respirez ! Si une vague de stress vous submerge. Faite une pause, respirez et repartez dans l’exercice.
Attention lorsque vous prenez connaissance de votre texte. Essayez de découper le texte par sujet, par séquence (comme des séquences de cinéma). Laissez de l’espace. Laissez à votre interlocuteur la possibilité de se faire le film sur ce que vous venez de dire. Ne lui mâcher pas le travail. Ne chercher par à remplir à tout prix, les blancs, les silences. Mais laissez ces «temps suspendus» parler pour vous. Ainsi vous donner à votre interlocuteur un rôle à jouer. Il fait partie de votre récit. Vous n’êtes pas seul. Il y a un réel échange. Vous laissez place à son intelligence. Il est votre allié.
Maintenant imaginons que vous faisiez le même exercices devant plusieurs personnes. Prenez alors le temps de prendre en compte chaque participant. Osez poser votre regard sur chacun d’entre eux. S’il y a foule. Posez alors votre regard par groupe de gens.
N’oubliez pas de faire bouger votre regard. Prenez le temps de le poser sur plusieurs points que vous aurez choisi lors de votre discours. Le public se sentira alors faire partie de l’histoire.